Le décret du 24 janvier 2013 du ministère de l'éducation nationale porte sur la réforme des rythmes scolaires. Celui-ci doit entrer en vigueur au début de l’année scolaire 2013-2014 et concerne le temps scolaire en maternelle et en primaire, mais dans le public uniquement. L'on sait depuis aujourd'hui que le privé n'est pas touché par ce décret et pourra à sa guise faire ce qu'il lui plaît. Les parents qui ne voudront pas se plier à la réforme auront donc tout le loisir de choisir le privé s'il conserve le rythme scolaire actuel. Ceci est un autre débat mais toutefois n'oublions pas que la casse du service public d'éducation passe aussi par ces considérations.
Revenons à ce décret.
La durée de la pause méridienne (le midi) ne peut être inférieure à une heure trente.
Ce décret prévoit la mise en place d’une semaine scolaire de 24 heures d’enseignement réparties sur 9 demi-journées afin d’alléger la journée d’enseignement. Les heures d’enseignement sont organisées les lundi, mardi, jeudi et vendredi et le mercredi matin, à raison de cinq heures trente maximum par jour et de trois heures trente maximum par demi-journée. Le directeur académique des services de l’éducation nationale (DASEN) peut donner son accord à un enseignement le samedi matin en lieu et place du mercredi matin lorsque cette dérogation est justifiée par les particularités du projet éducatif territorial et présente des garanties pédagogiques suffisantes. Le texte prévoit également la mise en place d’activités pédagogiques complémentaires en groupes restreints pour l’aide aux élèves rencontrant des difficultés dans leurs apprentissages, pour une aide au travail personnel ou pour une activité prévue par le projet d’école, le cas échéant en lien avec le projet éducatif territorial.
Comme le temps de service des professeur-e-s des écoles ne change pas, cela entraîne une demi-journée de cours supplémentaire, à placer de préférence le mercredi matin.
Poser le problème des rythmes scolaires en diminuant le nombre d'heures de cours dans une journée est une bonne idée. Mais faire croire que les enfants resteront moins de temps à l'école est faux puisque les parents n'auront le choix que de les laisser à l'étude ! L'amplitude horaire de la journée, pour l'enfant, reste inchangée !
Les élèves peuvent en outre bénéficier chaque semaine d’activités pédagogiques complémentaires en groupes restreints pour l’aide aux élèves rencontrant des difficultés dans leurs apprentissage ou pour une aide au travail personnel ou pour une activité prévue par le projet d’école, le cas échéant en lien avec le projet éducatif territorial.
Mais «les activités périscolaires n'impliquent pas d'obliger les enfants à rester dans l'école. Au contraire, il sera intéressant qu'ils puissent aller chaque jour après la classe pratiquer leur activité favorite dans un club sportif, au conservatoire, à la maison de quartier… etc.».
Si les élèves quittent plus tôt, les activités périscolaires commenceront plus tôt et les agents territoriaux qui s'en occupent auront les enfants plus longtemps. Ces agents craignent une détérioration de leurs conditions de travail. «Le rythme de l'enfant ne changera pas, ce sont nos horaires qui vont augmenter».
Quant à savoir si le mercredi est le meilleur jour pour le rythme de l'enfant, c'est une autre chose, vu que c'est l'économique qui a tranché...
Pour les associations et clubs sportifs, ce ne sera pas toujours simple de déplacer les activités du mercredi matin à un autre moment. Pour les communes, la difficulté sera d'organiser les choses. Attribution de créneaux de piscine, disponibilité des gymnases, transport vers les infrastructures…
Quoi qu'il en soit, cette réforme aura un coût, non pour l'Etat, mais pour les collectivités territoriales : transport scolaire, activités périscolaires... Rien que pour la ville de Villeurbanne, il est estimé aux environs de 600 000 euros. La ville de Lyon, quant à elle, l'estime à 1,2 millions d'euros.
Les collectivités territoriales ont jusqu'au 31 mars pour faire savoir si elles mettent en place ou non à la rentrée 2013 cette réforme. Celles qui diront oui recevront de l'Etat 50 euros par enfant....
C'est ce qui a poussé JP Bret à devenir le fer de lance de la réforme sur le Grand Lyon. Sans prendre le temps de concertation nécessaire à la prise de décision. Bret Tout Puissant, c'est récurrent en ce moment (voir l'affaire des flashballs).
Les Conseils de Parents d'Élèves ne se sont pas laissés influencer par la décision. Depuis 15 jours, les réunions avec la mairie, les Conseils d'écoles dans toute la commune ont mis en avant ce manque de concertation. Les services municipaux se réfugiant derrière la décision du DASEN. Dès lors, les enseignantEs, les parents d'élèves et même les assistantes maternelles se mettent ensemble dans l'action. En ce début de semaine, des réunions sont organisées dans toutes les écoles de Villeurbanne pour informer et discuter.
Et à l'appel des enseignantEs, un rassemblement devant la mairie de Villeurbanne aura lieu ce mercredi 6 février entre 16h30 et 18h.
Avoir droit à la parole, faire en sorte qu'un élu ne décide pas seul de ce qui est bon pour les enfants de la commune, voilà ce que demandent les parents, les enseignants, en filigrane de ce mouvement qui semble n'en être qu'au début.
Car la suite, elle ne dépend que de la dynamique qui va être mise en oeuvre suite à tout ceci.
En ce qui concerne les enseignants, les syndicats comme le Snu-ipp, la CGT Éduc-action, la CNT Éducation appellent d'ores et déjà à une grève le 12 février.
Nous en reparlerons.
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