RAS-LE-BOL des aveux de sportifs camés en redescente, des soldes, de Frigide Barjot, du mariage gay, de Florence Cassez, des aventures aquatiques de Gabard, ras-le-bol de tous les titatas, amuse-sots et autres enfumages dont nous gavent les chiens de garde de la paix sociale. Sûr, ça fait pleurer Margot et ça coûte moins cher que de tenir les promesses électorales de lutte contre le chômage et les banques. Pourtant, pas une semaine sans que des milliers de gens se retrouvent à la rue, au RSA ou au chômedu parce que des entrepreneurs, bien à l’abri derrière la crise, licencient, délocalisent, se déclarent en faillite, au grand bonheur des actionnaires et d’un CAC 40 en surpoids. Florange, Sanofi, Presstalis, PSA, Virgin, Renault, Goodyear Amiens-Nord plus récemment.
On dégraisse, on ferme. Bientôt 15 % et pourquoi pas 20 % de chômeurs, malgré les finasseries des comptages officiels… La presse tiédasse, au mieux compte les points sans s’émouvoir d’un poil, au pire dénonce les rares réactions des malheureux salariés dans la panade. Ainsi Le Monde, jadis vertueux fleuron du journalisme prétendu objectif, titre sans mollir : «Violences, menaces, PSA Aulnay sous tension », comme si les auteurs des menaces, les coupables du conflit étaient les grévistes et la CGT.
Et Pujadas sur France2 d’atermoyer sur les jaunes d’Aulnay qui flippent devant les piquets de grève. Et Europe1 de ratiociner sur les «pressions » des grévistes. Et France inter de dérouler le tapis rouge à Frédéric Saint-Geours, directeur de PSA à la langue de bois bien pendue. Le même France Inter, pendant une émission matinale et branchée, tend son micro à quelques invités du gratin médiatique. Sans blêmir, les prétendus « experts » tombent sentencieusement d’accord: après Le Monde, Le Parisien, c’est maintenant BFM TV qui constitue la muse inspiratrice des 20 heures de la télouille.
Au secours ! Face à ces milliardaires professionnels de la désinformation, ce sont des dizaines de milliers de vies brisées dans une indifférence à peine polie. On cache, on banalise le cycle répugnant : chômage suite à l’austérité – suite à la crise – suite aux exactions des banques – suite… au capitalisme bien ordonné. Quelques vieux ordinateurs cassés, quelques jets d’oeufs et de tomates sur des cadres suppléants à PSA… Ce serait un crime de défendre sa vie bec et ongles, de lutter avec colère pour ne pas crever. Cauchemar. Dans ce climat de félonie, de distorsion délibérée de la réalité, plus que jamais la solidarité avec les cohortes de licenciés, de délocalisés, de déclassés, demeure une priorité politique, sociale, éditoriale et militante. L’équipe de rédaction du Monde libertaire s’y emploie.
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