mercredi 26 juin 2013

Editorial du Monde Libertaire # 1712 du 27 Juin au 3 Juillet 2013

On sait désormais que la découverte de Prism, un programme d’espionnage de
la NSA (agence de renseignement américain), est le fait d’un homme, Edward
Snowden. Ce document révèle que la NSA a accès aux serveurs de neufs
géants du Net comme Facebook, Google, Microsoft ou Apple et capte toutes
les informations émises par des citoyens étrangers concernant de près ou
de loin la sécurité du pays. Snowden a longuement insisté, dans les
interviews qu’il a accordées, sur le caractère non démocratique des
États-Unis qui se veulent pourtant l’apôtre des libertés individuelles.

Prism est destiné, selon la NSA, à déjouer des complots terroristes.
D’après Keith Alexander, le patron de la NSA, Prism est tout à fait légal
et aurait permis de déjouer «plus de cinquante actes terroristes
potentiels» depuis le 11 septembre 2001. Au nom de la lutte contre le
terrorisme, on bafoue les droits les plus élémentaires. On se doutait que
quelque chose de très gros se tramait depuis quelques mois, voire quelques
années, dans le cadre de la lutte antiterroriste encadrée par le Patriot
Act et le Fisa (Foreign Intelligence Surveillance Act).

Les révélations en 2012 de William Binney, ancien de la NSA, faisaient
état de la mise en place au sein de la NSA d’un programme d’espionnage
planétaire avant même les événement du 11 septembre. Snowden a posé la
question qui fâche: «Depuis le début du programme après le 11 septembre,
combien d’attaques terroristes ont été évitées uniquement grâce à ce
programme de surveillance? Une fois que la réponse à cette question aura
été apportée, demandez-vous combien de communications individuelles ont
été espionnées pour arriver à ce résultat et jugez si cela en vaut la
peine.»

Editorial du Monde Libertaire # 1712 du 27 Juin au 3 Juillet 2013

On sait désormais que la découverte de Prism, un programme d’espionnage de
la NSA (agence de renseignement américain), est le fait d’un homme, Edward
Snowden. Ce document révèle que la NSA a accès aux serveurs de neufs
géants du Net comme Facebook, Google, Microsoft ou Apple et capte toutes
les informations émises par des citoyens étrangers concernant de près ou
de loin la sécurité du pays. Snowden a longuement insisté, dans les
interviews qu’il a accordées, sur le caractère non démocratique des
États-Unis qui se veulent pourtant l’apôtre des libertés individuelles.

Prism est destiné, selon la NSA, à déjouer des complots terroristes.
D’après Keith Alexander, le patron de la NSA, Prism est tout à fait légal
et aurait permis de déjouer «plus de cinquante actes terroristes
potentiels» depuis le 11 septembre 2001. Au nom de la lutte contre le
terrorisme, on bafoue les droits les plus élémentaires. On se doutait que
quelque chose de très gros se tramait depuis quelques mois, voire quelques
années, dans le cadre de la lutte antiterroriste encadrée par le Patriot
Act et le Fisa (Foreign Intelligence Surveillance Act).

Les révélations en 2012 de William Binney, ancien de la NSA, faisaient
état de la mise en place au sein de la NSA d’un programme d’espionnage
planétaire avant même les événement du 11 septembre. Snowden a posé la
question qui fâche: «Depuis le début du programme après le 11 septembre,
combien d’attaques terroristes ont été évitées uniquement grâce à ce
programme de surveillance? Une fois que la réponse à cette question aura
été apportée, demandez-vous combien de communications individuelles ont
été espionnées pour arriver à ce résultat et jugez si cela en vaut la
peine.»

vendredi 21 juin 2013

[Lyon] manif 22 juin : cortège unitaire libertaire antifasciste


Face au fascisme : riposte sociale !

Mais n’oublions pas aussi que...
Derrière le fas­cisme se cache le capi­tal !
En effet, des décen­nies d’économie libé­rale débri­dée, de recher­che de pro­fits maxi­mums, de libre concur­rence et de finan­cia­ri­sa­tion folle ont généré une crise économique, condui­sant ses sbires, patrons, action­nai­res, ban­quiers...à exploi­ter tou­jours plus les sala­rié-e-s et en par­ti­cu­lier les pré­cai­res avec l’aide de la caste poli­ti­cienne et des gou­ver­ne­ments de tout bord. Que le gou­ver­ne­ment soit de droite ou socia­liste, l’État est au ser­vice du capi­tal !
Dans ce contexte de crise sociale, ce que craint la bour­geoi­sie c’est une révolte popu­laire de grande ampleur. Pour la pré­ve­nir, elle va favo­ri­ser des mou­ve­ments natio­na­lis­tes qui se déve­lop­pent sur fond de misère sociale et dévient la colère popu­laire sur des boucs émissaires, qui met­tent en avant la guerre du « tous contre tous » et du « chacun pour soi » comme alter­na­tive à l’affron­te­ment de classe.
Pour cela, ils endor­ment les foules et les détour­nent des luttes socia­les en leur inven­tant des enne­mis inté­rieurs à l’instar des immi­gré-e-s, des inter­na­tio­na­lis­tes « qui les sou­tien­nent et se moquent des fron­tiè­res », des syn­di­ca­lis­tes « com­pli­ces de la mon­dia­li­sa­tion du tra­vail » et dans le contexte actuel les asso­cia­tions LGBT (Lesbiennes-Gays-Bis-Trans) qui mena­ce­raient l’ordre moral de la société.
Ces mou­ve­ment déve­lop­pent les thèses clas­si­ques du fas­cisme, oppo­sant la classe ouvrière fran­çaise aux mino­ri­tés natio­na­les et sexuel­les, pour se donner une image anti­ca­pi­ta­liste, alors qu’ils pren­nent sys­té­ma­ti­que­ment le parti des patrons lors des mou­ve­ments sociaux, au nom de la « défense des inté­rêts de la nation ». En cela ils font le jeu des patrons, trop content de cette logi­que de divi­sion, quand ils ne leur ser­vent pas de gros bras pour briser les luttes.
Ces mou­ve­ments natio­na­lis­tes s’appuient sur le vieux fond de natio­na­lisme pré­sent dans qua­si­ment tous les cou­rants poli­ti­que, qu’ils tirent jusqu’à ses conclu­sions les plus bru­ta­les, en met­tant en avant un capi­ta­lisme pro­tec­tion­nisme opposé arti­fi­ciel­le­ment au « capi­ta­lisme finan­cier » qu’ils asso­cient aux juifs dans leur vision raciste du monde, un État fort, la créa­tion d’un « ordre nou­veau » sur le modèle de la « révo­lu­tion natio­nale vichyste », fondé sur l’oppres­sion des mino­ri­tés.
La stra­té­gie des fas­cis­tes consiste en une agi­ta­tion per­ma­nente contre tout ce qui va dans le sens de l’égalité économique et sociale, arti­cu­lée à une stra­té­gie de contrôle des ter­ri­toi­res. Et sur Lyon c’est dans les quar­tiers de St Jean, de la Guillotière et de la Croix rousse que les nervis fas­cis­tes (GUD, Jeunesses natio­na­lis­tes et jeu­nes­ses iden­ti­tai­res) ciblent leurs atta­ques sur les mino­ri­tés noires, juives, tur­ques, roms et arabes, homo­sexuel-le-s, mili­tants ou mili­tan­tes de gauche ou liber­tai­res, acteurs-trices des mou­ve­ments sociaux, mais aussi des bars et autres lieux de vie. Il s’agit de faire taire les mili­tant-e-s du mou­ve­ment social et ouvrier en exer­çant des pres­sions phy­si­ques sur leurs mem­bres, et de sus­ci­ter la peur en appe­lant à se cons­ti­tuer en milice pour faire régner l’ordre et répri­mer toute contes­ta­tion, insou­mis­sion et révolte popu­laire dans les quar­tiers.
Quelles alter­na­ti­ves au fas­cisme et au capi­ta­lisme ?
Face à cette situa­tion, il nous semble fon­da­men­tal de déve­lop­per l’auto­dé­fense anti­fas­ciste popu­laire, sur une base col­lec­tive et orga­ni­sée. Les orga­ni­sa­tions popu­lai­res et syn­di­ca­les ont tout inté­rêt à pren­dre part à l’orga­ni­sa­tion de cette auto­dé­fense, s’en sans remet­tre à l’Etat qui fait preuve d’une com­plai­sance de fait envers les grou­pes fas­cis­tes, quel­les que soient les pro­cla­ma­tions d’inten­tion qu’il puisse faire de manière oppor­tu­niste.
Mais à côté de cette néces­saire auto­dé­fense, il est aussi impor­tant de conti­nuer à œuvrer pour ren­for­cer les luttes actuel­les, les popu­la­ri­ser, les sou­te­nir et d’en ini­tier d’autres, dans une pers­pec­tive anti­ca­pi­ta­liste, per­met­tant le déve­lop­pe­ment des capa­ci­tés de ges­tion directe des tra­vailleu­ses et tra­vailleurs. L’éradication du fas­cisme passe par la lutte contre le capi­ta­lisme, le patriar­cat et toutes les formes d’oppres­sion.
Dans ce cadre, ce ne sont pas les condam­na­tions mora­les dont la gauche se fait une spé­cia­lité qui feront recu­ler le fas­cisme, mais les luttes popu­lai­res, notam­ment contre les poli­ti­ques anti­so­cia­les (de droite ou de gauche) qui favo­ri­sent son déve­lop­pe­ment.
Les orga­ni­sa­tions anar­chis­tes CGA, AL, Organisation Communiste Libertaire-Lyon, FA et le col­lec­tif La Gryffe lut­tent dès à pré­sent pour :
- le retrait de l’ANI ;
- l’ aug­men­ta­tion géné­ra­li­sée des salai­res ;
- la réduc­tion de l’éventail hié­rar­chi­que des salai­res ;
- la réqui­si­tion et l’auto­ges­tion des entre­pri­ses, notam­ment celles en lutte ;
- la réduc­tion mas­sive du temps de tra­vail ;
- la reconquête par les sala­riés de la pro­tec­tion sociale ;
- la régu­la­ri­sa­tion de tous et toutes les sans-papiers.
De telles avan­cées socia­les ne pour­ront pas s’obte­nir par le biais de la poli­ti­que électoraliste et ins­ti­tu­tion­nelle, mais en déve­lop­pant les luttes et l’orga­ni­sa­tion dans nos entre­pri­ses et nos quar­tiers, pour cons­truire une alter­na­tive au capi­ta­lisme et à l’État, fondée sur la réor­ga­ni­sa­tion et la ges­tion directe de l’économie et de la société par les tra­vailleu­ses et tra­vailleurs, avec ou sans emploi. Nous n’aurons que ce que nous sau­rons pren­dre !

« PAS DE FACHOS DANS NOS QUARTIER ET PAS DE QUARTIER POUR LES FACHOS » 

REJOIGNEZ 

LE CORTÈGE LIBERTAIRE UNITAIRE ANTIFASCISTE 

SAMEDI 22 JUIN A 14H 

PLACE BELLECOUR

mercredi 19 juin 2013

Editorial du Monde Libertaire # 1711 du 20 au 27 juin 2013

On dit souvent, y compris dans nos colonnes, que le mouvement social se
trouve actuellement dans une phase d’atonie profonde qui permet aux
gouvernements successifs et aux patrons de nous en mettre plein le buffet.
Et c’est vrai. Pourtant, les luttes sont là. Un peu partout. Du monde du
travail aux problèmes de logement, les pauvres se mobilisent pour
améliorer le quotidien, tout en se questionnant, parfois, sur les
possibles d’un lendemain meilleur.

L’actualité de ces derniers jours en témoigne d’ailleurs largement:
débrayage à Michelin, grève massive des aiguilleurs du ciel contre la
privatisation de leur activité, grève aussi chez les cheminots, occupation
de Virgin par ses salariés, etc. Les travailleurs ne sont donc pas
amorphes, mais la réalité du capitalisme et l’état de la syndicalisation
nous obligent aujourd’hui à nous replier sur des luttes pragmatiques pour
défendre notre gagne-pain.

Ce qui nous manque, en fait, ce sont des revendications globales,
dépassant le cadre, au demeurant inévitable, du corporatisme. Gageons que
ce que nous prépare le gouvernement sur les retraites pour la rentrée de
septembre nous donne des billes pour rassembler tous ceux qui,
aujourd’hui, affrontent le capital en face.

Et, dans ce merdier, les anarchistes ont un rôle à jouer, comme n’importe
quel autre acteur du mouvement social, pour ne pas laisser notre avenir
aux mains des politiciens de tous poils. À nous, donc, de prendre nos
responsabilités et de travailler, au-delà des appels incantatoires, à
l’élaboration de revendications communes susceptibles de fédérer les
révoltés et de faire émerger chez les plus frileux le sens de
l’engagement.

jeudi 13 juin 2013

Rendez-vous militants du 15 au 22 juin


Voici les prochains rendez-vous où des militant.e.s du groupe Kronstadt seront présents.

1. SAMEDI 15 JUIN : MARCHE DES FIERTÉS LGBT 
Contre l'homophobie, pour l’Égalité des droits.
14 Heures Lycée du Parc - Lyon 6ème - Métro Masséna

2. DIMANCHE 16 JUIN : RASSEMBLEMENT EN HOMMAGE A CLEMENT MERIC ET CONTRE LES VIOLENCES FASCISTES
A l'appel du Collectif Vigilance 69.
17 heures - Place Bellecour - Lyon

3. MERCREDI 19 JUIN : PIQUE NIQUE REVENDICATIF
Contre l'Austérité en France et en Europe
A l'appel de l'Union Départementale CGT
12-14 h Place guichard - Lyon

4. SAMEDI 22 JUIN : GRANDE MANIFESTATION CONTRE LE FASCISME
14 heures Bellecour, Lyon
En hommage à Clément Méric, pour dénoncer les groupes fascistes. 

mercredi 12 juin 2013

Editorial du Monde Libertaire # 1710 du 13 au 20 Juin 2013

Rions un peu de peur d’être obligé d’en pleurer. Invité d’Anne-Sophie
Lapix dans Dimanche + le 2 juin 2013, Jean-François Copé, évoquant les
primaires UMP à Paris, a lâché cette phrase : « Nous apprenons la
démocratie, c’est assez nouveau. » Après dix ans au pouvoir, c’est une
bonne nouvelle ! Gageons que le Front national se frotte les mains : une
bêtise pareille va leur faire gagner quelques électeurs. Alors, lapsus
révélateur d’une pensée dissimulée ou aveu nécessaire pour soulager une
conscience trop lourde de ce honteux secret de polichinelle ?

Quelle importance après tout ? Nous ne sommes pas là pour sonder les
sombres tréfonds de leur âme, mais pour les combattre. Car c’est sous
couvert de démocratie que nos politiques de droite puis de gauche ont
laissé les plus dangereux mouvements d’extrême droite relever la tête et
exhaler leur haine des libertés fondamentales. Plus grave encore, on les
laisse agir en toute impunité : homosexuels tabassés, pressions anti-IVG
sur les femmes, et plus récemment encore, jeune militant antifa décédé
suite à une agression. La liste est longue malheureusement.

Espérons que lorsque l’UMP, après moult tâtonnements, aura découvert le
merveilleux secret de la démocratie, il sera d’accord pour donner quelques
cours aux autres partis politiques français. Pas sûr que ça les intéresse…
Quant à nous, nous ne comptons pas sur les lois d’État pour endiguer cette
marée brune.

jeudi 6 juin 2013

Le groupe Kronstadt se reforme sur Lyon !


Vous l'avez sans doute remarqué, le site s'est transformé ! Il avait été construit pour être le vecteur communicant d'une liaison voulant fournir un travail militant sur la commune de Villeurbanne. Mais ne le cachons pas, les militant.e.s qui ont adhéré à cette liaison ont tous et toutes été adhérent.e.s du groupe Kronstadt de la Fédération anarchiste durant les années 90. Nous nous étions défédéré.e.s pour aller, les un.e.s comme les autres, suivre d'autres "chemins de traverse" comme dirait Fernand Deligny. En militant au sein d'autres organisations libertaires, ou bien au sein d'organisations réformistes. Chacun.e a suivi son chemin et pourtant, nous nous sommes retrouvé.e.s à nouveau dans un groupe, à la FA. Parce que nous avons eu au même moment la même analyse politique de la société. Que nous avons senti que nous avions à faire des choses, ensemble, et avec d'autres ! Et comme nous pensons que ce nom n'est pas anodin, qu'à l'époque nous ne l'avions pas choisi par hasard, nous l'avons à nouveau fait revivre !
Oui, le groupe Kronstadt se reforme.


Hommage à Clément, antifascistes à jamais !


Clément, 18 ans, est mort, tué par des fascistes le 5 juin, près de Saint-Lazare. Une phrase suffit pour exprimer toute la gravité de la situation.
Le fascisme et les fascistes n’appartiennent pas au passé, la menace est toujours là, ils nous l’ont prouvé. Face à eux, nous devons nous organiser, lutter, faire bloc. Leur montrer que nous serons toujours là pour leur barrer la route. Que leurs idées ne valent pas les nôtres, qu’il n’y a aucun débat à avoir.
Il nous faut également dénoncer vivement les récupérations malsaines et politiciennes déjà mises en place par des organisations sociales-démocrates absentes de la réalité de la lutte antifasciste. Nous pensons particulièrement à l’Unef et au Parti de Gauche qui n’ont pas attendu pour organiser chacun un rassemblement en hommage à notre camarade. À défaut d’agir, ces gens s’approprient les morts, ils sont moins remuants. On entend déjà les appels à la Justice, à l’Etat, et au gouvernement pour qu’ils interdisent les organisations fascistes mais depuis combien de temps les organisations et les groupes révolutionnaires tirent-ils la sonnette d’alarme ?
Clément était militant à l’Action Antifasciste Paris-Banlieue et à Solidaires Etudiant-e-s Sciences Po, il était antifasciste et révolutionnaire.
La Fédération Anarchiste adresse modestement ses condoléances à la famille et aux proches de Clément, et affirme qu’elle s’alliera à toutes les forces révolutionnaires, progressistes et honnêtes pour rendre hommage à Clément et continuer à défendre son engagement qui n’est pas mort avec lui.
Fédération Anarchiste.

mercredi 5 juin 2013

Editorial du Monde Libertaire # 1709 du 6 au 12 Juin 2013

Les médias et l'opposition s’ingénient à décrire Hollande comme un timide
pas sûr de lui, un naïf qui rate tout ce qu’il entreprend. Les anars se
défient de cette façon de voir: la prétendue maladresse présidentielle est
une fantasmagorie. En atteste sa récente «gestion» de l’affaire
Tapie/Lagarde. Pour faire court, l’abominable ex-ministre des Finances est
mouillée jusqu’au cou dans une sale affaire de copinage avec le non moins
abominable Tapie.

Suite à la sombre entourloupe Adidas-Crédit lyonnais, elle a laissé
allouer au prince des casseroles, par le biais d'un fort louche arbitrage
privé, la modique somme de 403 millions d’euros. «Pour faire des économies
» (!), affirme-t-elle sans rire. Hollande, en ce moment, ne souhaite pas
se mettre à dos les patrons, le Medef et le FMI, empêtré qu’il est à
préserver la chèvre patronale plutôt que le chou salarié. Par ailleurs il
aimerait bien faire remonter une catastrophique cote de popularité. Pour
ça, rien de mieux que les titatas d’un sensationnel procès.

Dès lors il ne lui reste plus qu’à endosser son déguisement de Zorro: il
laisse sournoisement croire, dans un premier temps, que l’ineffable
sauterelle ultralibérale risque la prison, pour au final l’en dédouaner et
faire payer un plus discret fusible, Pierre Estoup, arbitre indélicat
convaincu d’accointance avec l’ex-patron de l’OM et qui, lui, risque
vraiment la taule. Du coup, la cote du président «normal» reprend 4 %.
Passez muscade et chapeau l’artiste !

L’a pas été long à intégrer et mettre à profit les bonnes vieilles
recettes si utiles quand on est aux manettes: enfumer le bon peuple pour
s’en faire apprécier ; préserver les grosses légumes en sacrifiant sans
vergogne quelque lampiste. « Sarkozisme à visage humain », dirait Badiou.
« Le pouvoir est maudit, disait la Louise Michel, et c’est pour cela que
je suis anarchiste. »

samedi 1 juin 2013

Editorial du Monde Libertaire n° 1708 du 30 mai au 5 juin 2013


Le 21 mai, Dominique Venner, figure de l’extrême droite radicale, se donne la mort devant l’autel de la cathédrale Notre-Dame-de-Paris. « Il faudra certainement des gestes nouveaux, spectaculaires et symboliques pour ébranler les somnolences, secouer les consciences anesthésiées et réveiller la mémoire de nos origines », écrit-il quelques heures avant de se tirer une balle dans la bouche. Macabre esthétisation de la politique qui est propre au fascisme. Les tentatives de récupération politique ne se font pas attendre. La présidente du Front national a réagi sur son compte Twitter en exprimant son « respect » et en estimant que son geste « éminemment politique » était une tentative de « réveiller le peuple de France ». Cet hommage permet à Marine Le Pen de se repositionner aux yeux des médias comme leader de toute l’extrême droite, alors que des dynamiques complexes sont à l’œuvre dans cette sinistre nébuleuse. Dominique Venner dénonçait le projet de loi sur le mariage pour tous, contre lequel il se battait depuis plusieurs semaines. Or, cette question est prétexte à l’agitation de l’extrême droite radicale qui a ainsi le vent médiatique en poupe. De petits fachos, caricaturaux à souhait, se donnent fièrement en spectacle dans les « manifs pour tous ». Alexandre Gabriac en est l’exemple type. En 2011, il s’était fait connaître en faisant le salut nazi. Cette incartade lui avait valu une exclusion immédiate du Front national. Suffisamment virulent pour faire parler de lui mais trop grotesque pour être crédible aux yeux du plus grand nombre, il multipliait les frasques, permettant à Marine Le Pen de se « dédiaboliser » et d’offrir au Front national une image respectable. Mais Marine Le Pen ne peut se permettre de passer au second plan alors que la situation sociale est propice à la montée des extrêmes. Elle fait donc un petit pas de côté et n’hésite pas à renouer, au travers de Dominique Venner, avec l’héritage d’une vieille extrême droite principalement structurée par une conception esthétique de la vie et du combat, plutôt que par un discours politique cohérent. Le culte du martyr politique, de l’héroïsme et du don de soi tient lieu de programme fédérateur.