mercredi 27 février 2013

POUR UN 8 MARS ANTISEXISTE ET REVOLUTIONNAIRE

  
Le 8 mars 1917, la manifestation des tisserandes de Petrograd ouvrit le premier jour de la Révolution russe. Employées, étudiantes ainsi qu’ouvriers les suivirent et grossirent leurs rangs. Si les femmes de la Révolution de Février ont ouvert la marche cela n’a pas sonné le glas d’une société patriarcale opposant «La Femme» aux hommes.
  Aujourd’hui encore la société sexiste oppresse les femmes. Aussi, le 8 mars est une date symbolique qui trouve son origine dans une volonté internationaliste, socialiste et révolutionnaire : elle s’est constituée comme féminisme de classe contre un féminisme bourgeois, favorisant le sort de quelques unes. Les luttes sociales doivent toujours s’allier aux luttes féministes.
 Ainsi, nous réaffirmons la nécessité de lutter activement pour l’émancipation sociale des individu-e-s de cette société patriarcale et sexiste. Pour ce faire il faut déjà garder un oeil critique sur les avancées  institutionnelles sur le terrain de l’égalité.

   En effet, le Parti Socialiste se donne l’image d’un gouvernement progressiste, sous couvert d’outils institutionnels comme la parité, il masque des inégalités sociales qui ne disparaîtront que si les structures du pouvoir et l’ordre moral sont renversés. En faisant de l’égalité femmes-hommes une loi ils négligent la refonte d’une société où l’éducation pourrait palier les échecs du système judiciaire. Offrir des postes de pouvoir aux femmes, c’est jeter de la poudre aux yeux : on favorise une élite déjà favorisée, on oublie la précarité toujours plus grande des salarié-e-s lambdas. 
Le gouvernement reste donc dans une ligne excluante et discriminatoire : transexuel-le-s, prostitué-e-s, sans-papiers, malades du sida...
  Il ne faut pas s’étonner quant aux limites réformistes des sociaux-démocrates : les plus grandes avancées sociales n’ont été acquises que par les luttes sociales.
 Le projet de loi du mariage pour tous, bien qu’étant une avancée sociale, reste un masque de la politique libérale, elle ne supprime pas toutes les inégalités. Elle passe sous silence les luttes trans. Elle légitime un modèle de société fondé sur le mariage et le couple, où le célibat, les familles mono-parentales ont un statut d’anormalité car jugées selon le critère de la cellule familiale «traditionnelle», non selon le choix individuel.
  A ce titre, la Procréation Médicalement Assistée pour toutEs est nécessaire à la lutte antisexiste, ainsi que la Gestation Pour Autrui, si elle n’est pas utilisée pour asservir encore plus les femmes. Ces deux recours permettent des choix de vie libérés des contraintes sociales et biologiques, sans pour autant être synonyme de barbarie éthique.

 Le sexisme c’est également, une violence quotidienne, dans la rue, au travail, dans l’entourage proche ... Si les viols, les violences sexistes et homophobes, semblent être condamnées unanimement par la société, reste que les réponses sont insatisfaisantes. Le manque d’information et d’éducation, les insuffisances de l’appareil juridique, et le sexisme ambiant porté par les gouvernements montrent l’incapacité d’une réponse institutionnelle face aux violences quotidiennes. Contre ça l’arme première des femmes, des homos, des trans c’est l’organisation, notamment militante et associative, pour partager et élaborer des techniques d’auto-défense physiques et psychologiques.
  L’antisexisme ne doit pas être la lutte des femmes contre les hommes mais bien une lutte radicale et de chaque instant contre l’ordre patriarcal, ce qui implique la participation de toutEs : femmes, hommes, trans, homos, hétéros, bis...

Les anarchistEs doivent être présentEs et actifs-ves au sein de cette lutte qui est profonde et porte un caractère clairement révolutionnaire. L’anarchisme étant opposé à toute oppression et domination de l’humain sur l’humain, il est intrinsèquement féministe. Aller à l’encontre de ce fait, par des prétextes fumeux, comme si le féminisme éloignait de la lutte des classes alors qu’il est en plein coeur de celle-ci, c’est faire le jeu de la réaction bourgeoise et capitaliste.

Au travail, dans la rue, à la maison ... Le sexisme est partout.
Antisexisme radical!
Luttons sans concessions!

Fédération Anarchiste

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