FACE A LA CRISE, NI AUSTERITE NI AUTORITE : AUTOGESTION !
La crise, c'est quoi ?
La crise actuelle trouve son origine dans un mécanisme de spéculations en
chaîne, les subprimes. Il est néanmoins important de comprendre que cette
crise n'est pas conjoncturelle mais structurelle : c'est le système
lui-même qui déraille. Le capitalisme est un système instable, traversé
par des contradictions engendrant des crises. C'est ainsi lui qui a créé
la dette, car il est basé de manière structurelle sur la spéculation. Le
capitalisme entre en crise quand il atteint un nouveau stade de
développement, et précisément depuis plusieurs décennies, une
financiarisation accrue. C'est-à-dire encore plus de place pour la
finance, et encore moins pour la production réelle (faute de rentabilité
suffisante dans la sphère productive depuis les années 1970). En ce sens,
le capitalisme c'est la crise.
La crise, c'est seulement économique ?
La crise n'est pas seulement économique, elle est aussi politique. Elle
démontre chaque jour un peu plus l'incapacité des Etats à apporter des
réponses. Les Etats sont dépendants du capital qui leur fournit des moyens
d'entretenir leur force, leurs polices, leurs armées : les Etats eux-mêmes
sont endettés. En retour, le capitalisme a besoin de la protection de
l'Etat, qui lui fournit des infrastructures (c'est ainsi que nous avons
vus les Etats venir au service des banques ou imposer de grands travaux)
mais aussi les forces de répression, l'appareil judiciaire et les
politiques monétaires ad hoc. Etat et capitalisme sont les deux faces
d'une même pièce. Le système se mord la queue. La crise est aussi une
crise des Etats. Ou pour le dire autrement: le capitalisme est une
politique.
Quelles réponses face à la crise ?
Dans la mesure où la crise est structurelle, ce n'est pas un phénomène
éphémère. La crise va s'approfondir. Etats et capitalistes veulent nous
faire payer leur crise. Ils cherchent à imposer l'austérité aux
populations. Cette logique est suicidaire et antisociale : elle ne résout
pas le problème et en fait porter la charge sur les plus pauvres. D'autres
arrivent avec des réponses toutes faites : face à la crise, il faut un
Etat Fort. Ces solutions-là (protectionnisme, nationalisation) se battent
pour revenir au capitalisme à la papa, au patron bon père de famille, à la
réindustrialisation. Mais elles ne proposent aucune perspective face aux
tendances actuelles, elles se bornent à vouloir revenir en arrière.
Face à la crise, ni austérité, ni autorité : autogestion !
Comme la crise est à la fois économique et politique, nous devons
construire des réponses qui prennent en compte ce double aspect. Au plan
économique, nous pouvons préparer et proposer des réponses sur le mode de
l'auto-organisation : n'attendons pas que les réponses tombent d'en haut !
Au plan politique, ces réseaux de solidarité concrète nous donneront la
légitimité pour critiquer les réponses étatiques, mais aussi dénoncer
l'usage de la crise comme figure idéologique et levier pour faire passer
des politiques d'austérité.
L'autogestion, c'est quoi ?
Cela signifie « gérer soi-même ». Autogérer, cela veut donc dire
s'organiser pour que ce ne soit pas un chef qui décide pour les autres.
Cela veut donc dire décider ensemble, entre individus égaux. Mais décider
de quoi ? Et bien décider de ce que l'on fabrique, par exemple, de comment
on va le fabriquer, le diffuser, dans quel but, de quelles façons, etc.
Le principe est que puisque c'est nous qui consommons, puisque c'est nous
qui produisons, alors c'est à nous de décider ! Au-delà, cette reprise en
main implique une remise en question radicale de la production et de la
consommation. Le projet anarchiste s'appuie sur ce principe, mais n'est
pas un programme politique « clé en main » : il faut s'en saisir, le
faire évoluer, l'adapter, le perfectionner.
Dès maintenant, on fait quoi ?
On peut faire plein de choses ! Tout d'abord, ne plus accepter de subir le
pouvoir, quel qu'il soit. Refuser de l'exercer pour commencer.
L'autogestion, ça s'apprend : on nous a toujours appris à subir les
décisions des chefs, de dirigeant-e-s, il faut changer nos habitudes ! On
peut aussi soutenir les projets autogérés qui existent déjà : certaines
entreprises fonctionnent déjà de cette manière. Mais c'est aussi le cas
d'associations, de collectifs, de groupements plus ou moins formels
(certaines AMAP ou coopératives ouvrières de production). Pour faire face
à la crise, on peut déjà tisser des réseaux de solidarité concrète : des
bouffes collectives, des mutuelles de fraudeurs-ses, des collectifs de
mal-logé-e-s... On peut utiliser l'autogestion comme moyen de lutte face à
une boîte qui licencie ou un service public qu'on supprime. On peut aussi
impulser nous-mêmes de nouveaux projets, de nouvelles réalisations qui
appliquent l'autogestion dans tous les domaines : clubs de sport, habitat,
transports, éducation, etc.
Mais après, quelle perspective ?
Le système actuel n'est pas à sauver : il nous faut construire une réelle
alternative. Ici et maintenant, en nous basant sur la solidarité,
l'entraide. Ici et maintenant ne signifie pas que nous abandonnons la
perspective révolutionnaire, à la manière de ceux qui ont récupéré le
terme « autogestion » pour pousser les travailleurs-ses à participer à
leur propre exploitation. Au contraire, les anarchistes portent la
perspective d'un changement radical de société : l'autogestion généralisée
pourrait permettre à la fois la réappropriation des moyens de production
et la participation directe aux décisions concernant ce que nous
produisons, et plus largement notre manière de vivre. Ici et maintenant
signifie donc simplement qu'il est possible de commencer à avancer dans ce
sens sans attendre, en diffusant les idées et les pratiques
autogestionnaires, en construisant nos projets, nos organisations et nos
luttes de manière égalitaire et libertaire.
Faisons leur payer leur crise !
La crise, c'est quoi ?
La crise actuelle trouve son origine dans un mécanisme de spéculations en
chaîne, les subprimes. Il est néanmoins important de comprendre que cette
crise n'est pas conjoncturelle mais structurelle : c'est le système
lui-même qui déraille. Le capitalisme est un système instable, traversé
par des contradictions engendrant des crises. C'est ainsi lui qui a créé
la dette, car il est basé de manière structurelle sur la spéculation. Le
capitalisme entre en crise quand il atteint un nouveau stade de
développement, et précisément depuis plusieurs décennies, une
financiarisation accrue. C'est-à-dire encore plus de place pour la
finance, et encore moins pour la production réelle (faute de rentabilité
suffisante dans la sphère productive depuis les années 1970). En ce sens,
le capitalisme c'est la crise.
La crise, c'est seulement économique ?
La crise n'est pas seulement économique, elle est aussi politique. Elle
démontre chaque jour un peu plus l'incapacité des Etats à apporter des
réponses. Les Etats sont dépendants du capital qui leur fournit des moyens
d'entretenir leur force, leurs polices, leurs armées : les Etats eux-mêmes
sont endettés. En retour, le capitalisme a besoin de la protection de
l'Etat, qui lui fournit des infrastructures (c'est ainsi que nous avons
vus les Etats venir au service des banques ou imposer de grands travaux)
mais aussi les forces de répression, l'appareil judiciaire et les
politiques monétaires ad hoc. Etat et capitalisme sont les deux faces
d'une même pièce. Le système se mord la queue. La crise est aussi une
crise des Etats. Ou pour le dire autrement: le capitalisme est une
politique.
Quelles réponses face à la crise ?
Dans la mesure où la crise est structurelle, ce n'est pas un phénomène
éphémère. La crise va s'approfondir. Etats et capitalistes veulent nous
faire payer leur crise. Ils cherchent à imposer l'austérité aux
populations. Cette logique est suicidaire et antisociale : elle ne résout
pas le problème et en fait porter la charge sur les plus pauvres. D'autres
arrivent avec des réponses toutes faites : face à la crise, il faut un
Etat Fort. Ces solutions-là (protectionnisme, nationalisation) se battent
pour revenir au capitalisme à la papa, au patron bon père de famille, à la
réindustrialisation. Mais elles ne proposent aucune perspective face aux
tendances actuelles, elles se bornent à vouloir revenir en arrière.
Face à la crise, ni austérité, ni autorité : autogestion !
Comme la crise est à la fois économique et politique, nous devons
construire des réponses qui prennent en compte ce double aspect. Au plan
économique, nous pouvons préparer et proposer des réponses sur le mode de
l'auto-organisation : n'attendons pas que les réponses tombent d'en haut !
Au plan politique, ces réseaux de solidarité concrète nous donneront la
légitimité pour critiquer les réponses étatiques, mais aussi dénoncer
l'usage de la crise comme figure idéologique et levier pour faire passer
des politiques d'austérité.
L'autogestion, c'est quoi ?
Cela signifie « gérer soi-même ». Autogérer, cela veut donc dire
s'organiser pour que ce ne soit pas un chef qui décide pour les autres.
Cela veut donc dire décider ensemble, entre individus égaux. Mais décider
de quoi ? Et bien décider de ce que l'on fabrique, par exemple, de comment
on va le fabriquer, le diffuser, dans quel but, de quelles façons, etc.
Le principe est que puisque c'est nous qui consommons, puisque c'est nous
qui produisons, alors c'est à nous de décider ! Au-delà, cette reprise en
main implique une remise en question radicale de la production et de la
consommation. Le projet anarchiste s'appuie sur ce principe, mais n'est
pas un programme politique « clé en main » : il faut s'en saisir, le
faire évoluer, l'adapter, le perfectionner.
Dès maintenant, on fait quoi ?
On peut faire plein de choses ! Tout d'abord, ne plus accepter de subir le
pouvoir, quel qu'il soit. Refuser de l'exercer pour commencer.
L'autogestion, ça s'apprend : on nous a toujours appris à subir les
décisions des chefs, de dirigeant-e-s, il faut changer nos habitudes ! On
peut aussi soutenir les projets autogérés qui existent déjà : certaines
entreprises fonctionnent déjà de cette manière. Mais c'est aussi le cas
d'associations, de collectifs, de groupements plus ou moins formels
(certaines AMAP ou coopératives ouvrières de production). Pour faire face
à la crise, on peut déjà tisser des réseaux de solidarité concrète : des
bouffes collectives, des mutuelles de fraudeurs-ses, des collectifs de
mal-logé-e-s... On peut utiliser l'autogestion comme moyen de lutte face à
une boîte qui licencie ou un service public qu'on supprime. On peut aussi
impulser nous-mêmes de nouveaux projets, de nouvelles réalisations qui
appliquent l'autogestion dans tous les domaines : clubs de sport, habitat,
transports, éducation, etc.
Mais après, quelle perspective ?
Le système actuel n'est pas à sauver : il nous faut construire une réelle
alternative. Ici et maintenant, en nous basant sur la solidarité,
l'entraide. Ici et maintenant ne signifie pas que nous abandonnons la
perspective révolutionnaire, à la manière de ceux qui ont récupéré le
terme « autogestion » pour pousser les travailleurs-ses à participer à
leur propre exploitation. Au contraire, les anarchistes portent la
perspective d'un changement radical de société : l'autogestion généralisée
pourrait permettre à la fois la réappropriation des moyens de production
et la participation directe aux décisions concernant ce que nous
produisons, et plus largement notre manière de vivre. Ici et maintenant
signifie donc simplement qu'il est possible de commencer à avancer dans ce
sens sans attendre, en diffusant les idées et les pratiques
autogestionnaires, en construisant nos projets, nos organisations et nos
luttes de manière égalitaire et libertaire.
Faisons leur payer leur crise !
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