dimanche 31 mars 2013

La FA, un outil pour la transmission de l'idéal libertaire.


Avant d'entrer dans le vif du sujet, il est bon de rappeler qu'aujourd'hui encore, la famille continue de jouer un rôle déterminant dans la transmission des orientations idéologiques des individus. Comme leurs parents, en règle générale, les jeunes choisissent souvent le même bord politique.
Si l'on rentre un peu plus dans le détail, il semble évident que la continuité ou la rupture existent au sein de toutes les familles. Mais à savoir qui des deux prend le pas n'est pas chose aisée. Ce qui semble pourtant un peu plus évident, c'est que l'individu vient à l'anarchie par la pertinence des idées, des méthodes, des valeurs qui en découlent.  
Alors petit à petit, tout ce que l'individu apprend, il se met à l'assumer. Assumer l'Histoire de tous ceux et de toutes celles qui ont pensé l'anarchie, qui ont permis de ne pas en faire un dogme, mais quelquechose de malléable, de changeable, de réactualisable. 
Et c'est bien là le paradoxe de la transmission. 
Un auteur comme Régis Debray a écrit dans son livre "Les enjeux et les moyens de la transmission", Nantes, Pleins feux, 2000, p 20-22 : 
"La transmission fait advenir le passé dans le présent….(elle) permet à un message de perdurer en se transformant…La transmission est un transport qui transforme."
Mais transmettre pour qui, pour quoi ? Dans quel cadre l'individu est prêt à croire qu'il peut permettre aux idées anarchistes de s'actualiser, de se faire siennes, et faire ne sorte qu'elles soient admises par le plus grand nombre ? Penser qu'à deux, qu'à plusieurs nous sommes plus forts, nous travaillons pour le développement des idées plus efficacement ? Penser que tout le prolétariat est capable d'adhérer à nos idées et pas seulement quelques-uns ? Dès lors, l'adhésion à une organisation anarchiste, libertaire comme la FA, se fait naturellement car elle permet cette transmission d'un idéal libertaire. Cette nécessaire affiliation - fédéralisation - permet la continuité pour que le (re)nouveau soit possible. 
Seulement voilà, le fait que cette organisation soit devenue une "institution" au fil des ans n'est pas du goût de tout le monde. Alors certain.e.s la dénigrent, de l'extérieur, de l'intérieur. Pourtant, sa nécessité dépasse le cadre, car sans "institutionnalisation", pas de transmission. Le fait que perdurent des oeuvres comme la radio, l'hebdomadaire, Publico qui est pour l'instant une librairie, montrent bien la volonté de s'ancrer dans le temps et l'espace pour une organisation anarchiste.
Alors, consolidation ou destruction ?
Un auteur comme P. Legendre a écrit : "Ce qui précède ne peut se confondre avec ce qui suit, et ce qui suit ne peut effacer ce qui précède…". 
Une organisation comme la FA se doit par conséquent d'être en constant changement, car pour bien transmettre, il faut savoir bien évoluer. Mais pour permettre celle-ci, il faut consolider le bâti, et ainsi à n'importe quelle occasion ne pas l'abattre ! Que les anarchistes autonomes aient pour but la destruction de la FA se comprend. Anti-institutionnels ils sont, et ils le resteront. Mais les socialistes libertaires, les communistes libertaires, les anarcho-syndicalistes ont toutes leurs places dans une organisation telle que la FA. 
Car lorsque l'on adhère, l'on croit savoir ce que l'on peut apporter au collectif : le partage de ses informations, de ses compétences : l'adhésion aux Principes de base, avec le paiement de ses cotisations, et si l'on désire, l'abonnement au journal de l'organisation; la présence aux réunions internes, externes, aux manifestations, tout ceci non obligatoires évidemment, mais recommandées car formatrices en tout point.  Mais l'on ne sait que très peu, c'est ce que l'organisation peut apporter à l'individu : son Histoire; l'enrichissement par la confrontation dans le respect de l'altérité; une vision commune non dogmatique mise en perspective par le fédéralisme; la Fraternité même si quelquefois la vie la met entre parenthèses; un développement personnel grâce à des matériaux qui vont façonner l'individu que nous allons être; la discrétion sur son adhésion à l'organisation, nécessaire quelquefois.
S'éparpiller ou se serrer les coudes ?
Nous sommes tous d'accord pour dire que les temps à venir vont devenir difficiles pour des militant.e.s révolutionnaires. Il devient nécessaire de faire corps, ensemble, ici et maintenant. Que des adhérent.e.s et/ou militant.e.s du PG, du PC, des Verts ou dans des organisations syndicales se disent anarchistes, ou proches de la 1ère Internationale, peut paraître anecdotique mais pourtant ils/elles ont fait le choix de militer dans une autre organisation. Parce qu'ils/elles ont mal vécu leur passage dans la FA, parce que les antagonismes y étaient trop fort, parce qu'ils/elles s'attendaient à autre chose...
Pourtant, les temps sont venus de se serrer les coudes, de travailler encore et encore à l'Unité avec les autres organisations libertaires, de débaucher d'ailleurs pour cet autre qu'est la FA. Car ces individu.e.s n'ont jamais perdu l'idéal qui était le leur pendant des années. Il suffit juste de rallumer la lumière ! Mais pourquoi feraient-ils/elles ce pas, me direz-vous ? 
Parce qu'après le désenchantement vient le temps du ré-enchantement ! Et parce que la FA doit devenir cet outil qui fait envie d'adhérer, de transmettre.

Parce que c'est la seule organisation en capacité de transmettre cet idéal. 

Parce que nous voulons une organisation de masse. 

Parce que l'anarchisme social en a besoin.


Skull

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