mercredi 15 mai 2013

[Pacifisme] Les résistances à la guerre s’affichent ! EXPO EN CONSTRUCTION !


L'Observatoire des armements / CDRPC, le CEDRATS et des militants de l'Union pacifiste de France ont entamé un travail collectif qui débouchera sur une exposition sur la période courant de 1914 à 2014,sur le thème des diverses résistances à la guerre dans la région lyonnaise.
----------------

Cette exposition aura pour objectif, dans un premier temps, de balayer par une courte mise en perspective historique les différents évènements, et leur contexte politique, qui ont amenés les prises de position, les luttes pour une société de paix, contre la guerre, depuis le début du vingtième siècle. L’importance de cette première partie dépendra directement des divers documents que nous pourrons collecter pour cette contextualisation historique.


1 - Deux parcours de militants : Louis Lecoin (1888 - 1971) / Jean-Pierre Lanvin (1924 - 1997).
L’exposition suivra comme ligne conductrice deux itinéraires militants :

Au plan national, celui de Louis Lecoin, militant pacifiste et libertaire. Il a été tout au long de sa vie fortement impliqué dans le mouvement social, et dans le mouvement pacifiste. Ceci lui a valu un total de 12 ans de prison. En 1962, il fit une grève de la faim qui déboucha sur un projet de loi qui reconnut le statut d’objecteur de conscience en 1963. Son nom fut proposé en 1964 pour le prix Nobel de la paix. Il demanda son retrait afin de laisser plus de chances à Martin Luther King.
Au plan local, c’est l’itinéraire de Jean-Pierre Lanvin qui nous a paru le plus marquant. Il s’agit d’une des figures principales de la Non violence active sur Lyon et la région. On le retrouvera au premier rang dans la lutte de soutien aux indépendantistes algériens pendant les « évènements ». Il mènera de nombreuses actions contre la bombe atomique française. Il sera parmi les fondateurs du GARM (Groupe d’Action et de Résistance à la Militarisation), qui marquera Lyon et la région par ses actions en faveur des objecteurs, des insoumis, des renvoyeurs de livret militaires, et par ses actions contre les tribunaux militaires, le nucléaire militaire, pendant les années 1970 - 1980. Il sera bien entendu un des animateurs du soutien aux paysans du Larzac sur Lyon, pendant le même période. Ses activités pour la paix se prolongeront ensuite dans de nombreux convois humanitaires, dans de nombreuses marches internationales pour la paix. Les archives de Jean-Pierre Lanvin ont été confiée à l’Observatoire des armements / CDRPC.
Ces deux personnalités permettront l’exploration de toutes ces implications militantes dans notre région.

2 - Dans la région lyonnaise, les résistances à la guerre de 1914 à 1965 (environ).

Nous sommes en période de recherche pour cette documentation. Le point de départ sera le discours de Jean Jaurès prononcé à Lyon (Vaise), le 25 juillet 1914. Il s’agit là du dernier discours public de Jaurès avant son assassinat (cf annexes). Pour le reste, les documents que nous trouverons aux archives nous permettront de ponctuer dans le temps certains aspects des résistances à la guerre dont nous trouverons la trace.

Une deuxième partie de cette exposition s’intéressera plus particulièrement à ces diverses luttes à Lyon et dans la région, depuis les années soixante jusqu’à nos jours. Pour cette partie, nous sommes en possession de nombreux documents originaux exploitables, correspondant à cette période. L’Observatoire des armements / CDRPC a dans sa documentation environ 250 affiches correspondant à cette période, de nombreux tracts, des coupures de presse et des collections de diverses revues témoins de ces luttes : Liberté, Union Pacifiste, Objection(s), Objection en Monde Rural par exemple.


A Lyon et alentours, du GARM à L’Observatoire des armements (1965 à nos jours).

Les différentes luttes de résistance à la guerre, sous leurs formes plus récentes : objecteurs en lutte contre leur statut injuste et discriminatoire, insoumis refusant de rendre des comptes à toute institution, comités de soldats demandant la reconnaissance de droits démocratiques dans l’armée, abolition de la justice militaire, justice d’exception, solidarité avec les paysans du Larzac, lutte contre le nucléaire militaire. (quelques exemples en annexe).

Cette exposition montrera au public des affiches, divers types d’écrits sur ce sujet, des photos lorsque nous aurons pu en trouver. Elle sera complétée par des documents audio-visuels (sur support informatique de type « power point ») de type « Interviews d’acteurs des divers engagements pour la paix dans la région lyonnaise ». Ces interviews porteront bien entendu sur les périodes contemporaines.

Cette exposition sera conçue de manière à être souple et évolutive.
Selon les lieux et les publics potentiels, elle pourra être utilisée dans sa totalité (documents et réflexion sur le centenaire écoulé, et les diverses actions de résistances à la guerre, aux conflits armés), ou de manière plus partielle, vis-à-vis de lieux et de publics plus militants.

Cette exposition pourra être vue à Lyon, dans l’agglomération, mais aussi dans touts la « grande région lyonnaise » (Région Rhône-Alpes). 

L'Union Pacifiste envisage d'autres initiatives pour une vision différente de cette commémoration de la "Grande guerre" ("grande boucherie...") : films, colloques, etc. Nous sommes preneurs de toutes les idées qui peuvent compléter cette initiative.
pour info :  le site de l'Observatoire des armements :

www.obsarm.org

Celui du CEDRATS  qui est en construction :


www.cedrats.org.    Leur courriel : cedrats.actions@laposte.net

Pour les aider , pour en savoir plus, le mail :

 expo2014@obsarm.org





 

mardi 14 mai 2013

Editorial du Monde Libertaire # 1706 du 16 au 22 mai 2013

Les populations mondiales sont victimes des diktats de l’Union européenne,
du FMI ou des deux à la fois. Ces organismes lointains, exempts de tout
contrôle populaire, ont su construire une utopique «réalité» économique
néolibérale visant à la primauté des riches et des lois du marché. Le
projet officiel est de mettre fin à la «crise » et, pour cela, d’apurer la
dette des pays auprès de banques qui, par leurs cupides bévues, sont
ellesmêmes à l’origine de la fameuse crise.

Les recettes sont criminellement simples: baisse des salaires, diminution
des charges aux entreprises compensée par l’augmentation des TVA,
élimination des lois garantissant emplois et salaires, réduction drastique
des dépenses publiques, abandon des services publics au privé, bref faire
payer les bourdes des banques et des riches à ceux qui n’ont rien ou
presque rien. Autant de vilenies hypocritement baptisées réalisme,
austérité, réformes courageuses.

Et les journalistes tout dévoués, et les experts en titatas de tout poil
d’ânonner en choeur que «la rigueur n’est pas un choix», qu’«il faut
réduire la dépense et ce de manière radicale». Par la grâce du
storytelling, «un mensonge mille fois répété devient réalité». À peine si
quelques voix discordantes, évoquant un «naufrage avéré de la construction
européenne», une «Europe vraiment à l’agonie», viennent troubler ce fétide
rabâchage tandis que les populistes de droite ou de gauche prônent le
retour aux protectionnismes.

Pour sa part, notre confrère Fakir, dans son numéro du 18 avril, appelle
carrément à la banqueroute et ses analyses ne manquent pas de pertinence.
De Sully à Poincarré en passant par Louis XV, le «défaut de paiement
souverain» n’a-t-il pas de tout temps permis aux décideurs de désendetter
le pays? D’autre part, actuellement, tous les pays qui se sont inclinés
devant les injonctions du FMI et de l’UE – France, Espagne, Ghana, Corée
du Sud et surtout Portugal et Grèce – ont vu augmenter chômage, pauvreté
et dette même, alors que les pays courageusement banqueroutards –
Argentine, Malaisie avant les récentes élections, Islande –, en s’asseyant
sur ces directives meurtrières, ont diminué leur taux de chômage et
relancé la consommation.

Preuve que tant que la révolution n’est pas effective, priorité reste à la
préservation coûte que coûte des acquis sociaux. C’est pas le moment
d’écouter le chant des sirènes des partisans de l’auto-entreprise si douce
au patronat ou de la marginalisation dans son coin, mais plutôt de
retrousser les manches et de faire tonner la voix de la rue, la seule que
redoutent les vide-gousset politiques et financiers. Sous peine que la
Grande Muraille de Chine ne soit pas assez longue pour y taguer en entier
la liste des cons.

samedi 11 mai 2013

Pris au piège ? Alors, priorité à nos droits et libertés !


Montée en puissance de tendances religieuses - chrétiennes, islamiques, juives... - radicales d’un côté, développement rapide de groupes et mouvements prétendument « laïques et républicains » de l’autre… Nous voila projetés dans une situation qui s’annonce pour le moins dangereuse et explosive.
Dans les polémiques que l’on voit surgir ici et là, à propos d’une déclaration, comme celle, récente, du philosophe Michel Onfray, ou d’initiatives provocatrices et haineuses, comme celle prise par « résistance républicaine » (et leurs « apéritifs anti-islamiques »), nous ne pouvons que constater combien les discours simplificateurs, stéréotypés à souhait, peuvent s’alimenter à l’infini…

Lorsque M. Onfray (toujours à l’affût d’un bon coup médiatique) s’en prend à « l’islam » en général, des ripostes fusent, mais ces dernières font le procès… de l’athéisme. Dans un article consacré à ce « belliqueux Michel Onfray » - Rue 89, 16 juin 2010 - , l’auteur, Fouad Bahri, n’hésite pas à citer le philosophe Balek Benabi selon qui « les civilisations naissent à l'ombre des temples », ajoutant de son propre chef que « l'athéisme, comme doctrine, n'a fondé aucune des grandes civilisations de notre humanité »)…
Les divers protagonistes de ces polémiques affligeantes se crispent sur leurs positions, s’invectivent copieusement, tout en essayant au passage de travailler leur propre notoriété…
De tout cela ne ressort qu’une immense confusion. Dans ce contexte comment échapper aux amalgames, comment s’exprimer sur la question du Culte, de l’athéisme, de la laïcité, de nos combats pour l’égalité économique, sociale et politique des citoyens ?
Selon nous, tenter d’éclaircir les termes du débat passe par l’argumentation en faveur de trois propositions, relativement « basiques ».

La première consiste à réaffirmer notre attachement à la laïcité dont les deux principes fondateurs sont la liberté de culte et la séparation entre institutions politiques et religieuses.

La seconde proposition consiste à réaffirmer les raisons de notre athéisme. Parce que nous considérons que la religiosité implique immanquablement des tendances liberticides, c’est elle qui doit être combattue. Comme nous le verrons, cette seconde proposition n’est en rien contradictoire avec la première. Il s’agit de redynamiser cette critique athée, et la critique sociale tout court, en dépit de la « soft-idéologie » qui mène à un mortifère aplatissement de la pensée actuelle.

La troisième proposition porte sur les combats pratiques à mener, pour nos droits et nos libertés, qui constituent, in fine, la meilleure des réponses possibles à l’obscurantisme. Et c’est bien sur ces thématiques que nous devons nous concentrer, en reprenant en main les choix et les termes des « débats de société » actuels.

La laïcité, la liberté de culte et la séparation entre institutions politiques et religieuses

Disons les choses simplement : la religion est un fait social et humain historique.
La liberté de culte, tout comme la liberté d’expression, découle d’un principe fondamental de respect mutuel des idées et conceptions de l’Autre.
Ainsi peu importe que l’on considère la religion, de notre point de vue, comme une aliénation, une béquille psychologique ou la névrose universelle de l’Humanité (S. Freud, L’avenir d’une illusion). La liberté ne se divise pas et il ne peut être acceptable de vouloir interdire à des individus de pratiquer leur culte ou encore de marginaliser certains cultes par rapport à d’autre. Dans une société libre, toute conviction et opinion doit pouvoir être exprimée et défendue publiquement.
Une fois posé ce premier postulat, tous les problèmes ne sont pas résolus, loin de là.
Ce que nous définirons ici comme un « pacte » politique et sociétal, un équilibre entre les mouvements religieux et les athées, ne peut tenir qu’à certaines conditions.
La première de ces conditions est le respect d’une séparation entre le politique, la gestion de la Cité, des affaires publiques, et le champ de la religiosité. Là est le « cœur » de la laïcité.
Dit autrement, la condition sine qua none d’un pacte équilibré limitant les « confrontations » et les échanges critiques à du combat d’idée, entre religieux et entre religieux et athées, est la déconfessionnalisation du Pouvoir étatique dans l’acception la plus large du terme.
Rappelons à ce sujet que la liberté de culte est historiquement une notion libérale (au sens politique du mot) qui s’oppose à ce que l’Etat prône une religion officielle. La proclamation de la neutralité de l’Etat en la matière et du même coup de l’égalité de toutes les croyances, permet théoriquement de limiter voire d’écarter les risques d’affrontements interconfessionnels… Ce principe de neutralité conduit également à proscrire tout financement d’organismes, organisations, églises, institutions religieuses sur des fonds publics (en cela, le financement des écoles privées confessionnelles malmène le principe laïc depuis bien longtemps !)…
Par ailleurs, une autre condition relève, dirons-nous, d’un choix de posture intellectuelle : au respect de la liberté de culte par les athées, doit répondre, du côté religieux, l’acceptation de propos anticléricaux. Toujours pour formuler les choses autrement, disons que si j’accepte une expression publique religieuse prônant des idées, des valeurs, des conceptions opposées aux miennes, je revendique, en retour, le droit au blasphème.
Le système de la laïcité et de la liberté de culte va donc forcément être traversé par des tensions permanentes entre les diverses forces et mouvements en présence, qui vont tenter soit de maintenir / faire progresser la déconfessionnalisation du système de pouvoir politique et de l’espace public, ou qui, à contrario, agiront, directement ou indirectement, pour (re) confessionnaliser ces mêmes champs et espaces.
Ces jeux de pouvoir, de prosélytisme et d’influences, vont se cristalliser périodiquement sur des points de débats spécifiques, le débat sur le port des « signes ostentatoires religieux » à l’école ou dans les services publics notamment.
Nous trouvons d’un côté la revendication d’affirmer sa foi « partout et en toute circonstance ». Formulée au nom d’une « liberté individuelle » de se vêtir comme on le souhaite (alors que chacun sait que ce vêtement n’est pas un vêtement), cette revendication revient objectivement à commettre un acte de prosélytisme visant à faire bouger et reculer la frontière du champs public au sein duquel le pacte d’équilibre laïque proscrit la présence religieuse, réelle ou symbolique. Cette revendication constitue également, nous le savons bien, une façon de traduire un malaise identitaire…
De l’autre « côté », nous trouvons des laïcs sincères, conscients de la fragilité du pacte, et qui refusent, pour cette raison, l’empiètement symbolique, via le « foulard », la croix ou la kippa, dans l’école ou les établissements publics.
Mais à ceux-là s’ajoutent tous les boute-feux qui, par méconnaissance de la culture musulmane, par peur, par racisme larvé ou par un racisme affirmé, tentent d’instrumentaliser le débat.
Au bout du compte, un certain nombre de ces protagonistes (les plus hauts responsables politiques en tête), ont réussi à focaliser l’opinion sur la question de « l’islam » et/ou sur les interprétations intégristes du Coran…
Un « débat » forcément pétri d’amalgames, de simplifications, de contre-vérités, et qui vise avant tout à stigmatiser l’ensemble d’une population pour créer, de toutes pièces, un nouvel « ennemi intérieur », exutoire des frustrations, peurs et angoisses les plus indicibles.
Nombre de laïcs se sont laissés piégés dans cette opération, redécouvrant (ou feignant de redécouvrir) un hymne inconditionnel et acritique à la « République » (en oubliant du même coup qu’il y a bien des façons de concevoir une République !).
Bref, et pour toutes ces raisons, sortir le plus rapidement possible de ce genre de débat centré sur l’Islam doit être notre première préoccupation.
Dans ce contexte, c’est la meilleure et même la seule stratégie pour reformuler une approche à la fois laïque (admettant, par conséquent et comme nous l’avons vu, la liberté de culte) et critique vis-à-vis de l’ensemble des religions et de la religiosité en tant que telle.

Redynamiser la critique athée, la critique sociale et politique… 
en dépit de « l’aplatissement » de la pensée et de la soft-idéologie…

Si les mouvements religieux avaient démontré, à travers l’histoire, leur respect des incroyants, des « hérétiques » ou des agnostiques, les choses auraient été… bien plus simples !
Mais force est de constater combien la dynamique de la pensée religieuse elle-même intègre une dimension quasi systématiquement expansionniste.
Tout mouvement religieux porte avec lui, mais à des degrés divers, des tendances obscurantistes et sectaires.
Autrement dit, la pensée religieuse, par définition, se conçoit dans la lutte pour la conversion des « non-encore-membres » ou pire, dans l’éradiquation de ses déviants et/ou opposants.
Autant dire que l’on peut penser, en tant qu’athée que la religiosité est toujours problématique(qu’il s’agisse du christianisme, du judaïsme ou de l’Islam) car la propension liberticide y est toujours présente d’une façon ou d’une autre…
Nous en arrivons donc à la considération selon laquelle le respect de la liberté de culte, position politique de « raison », doit se concilier avec un combat d’idée permanent contre l’idée religieuse et ses différentes déclinaisons. Justement parce que le religieux représente inéluctablement un danger pour nos libertés.
Ces deux axes ne sont pas antagonistes parce que les deux registres ne se confondent pas.
Sur le premier plan, nous avons un principe politique et éthique (de même nature, comme nous l’avons vu, que celui de la liberté d’expression). C’est comme dire, « ce n’est pas parce que nous faisons le choix de respecter vos croyances que nous renonçons à les critiquer, ce n’est pas parce que nous sommes fondamentalement en désaccord avec ce que vous dites, que nous ne nous battrons pas pour que vous puissiez vous exprimer… ». C’est tout simplement l’approche Voltairienne.
Sur l’autre plan, nous avons la confrontation des convictions, la lutte au nom de valeurs éthiques, et en un mot : le sens critique.
Il est toujours étonnant de lire ou d’entendre ici et là, que l’on ne pourrait soutenir ces deux « propositions » à la fois.
Si vous critiquez la religion, c’est parce que vous ne voulez pas la « respecter », si vous parlez d’aliénation religieuse, c’est que vous « insultez » celles et ceux qui croient (citons de nouveau l’article de Fouad Bahri qui écrit : « première contradiction, le philosophe affirme circonscrire sa critique aux textes sacrés et non à ses fidèles. Pourtant, il juge que les communautés religieuses, musulmanes comprises, sont intrinsèquement intolérantes. Il s'agit donc bien d'un jugement de valeur et d'une condamnation humaine, pour le moins catégorique »).
Par contre, si vous êtes pour la liberté de culte, c’est que vous renoncez au discours anticlérical, voire à la laïcité (l’exclusion du champ politique devenant synonyme de… discrimination à l’égard du religieux…).
Nous avancerons plusieurs hypothèses pour expliquer ce type de « raisonnement ».
Ne pas parvenir à faire le distingo entre les deux plans, tels que nous les avons présentés plus haut (le plan politique/éthique et le plan de la confrontation d’idées et de la critique), apparaît bien symptomatique de cet aplatissement de la pensée qui semble tant caractériser notre époque.
A la confusion ambiante correspond la fusion sur un plan unidimensionnel et horizontal des représentations et des perceptions du monde.
Nous voyons dans cette incapacité à penser simultanément sur différents registres ainsi que dans la perte du sens critique, l’une des conséquences de cette soft-idéologie qui s’est répandue depuis une trentaine d’années maintenant.
De quoi s’agit-il ?
En quelques mots, ce que nous nommons la soft-idéologie repose essentiellement sur l’idée et la pratique du consensus mou, de la « tolérance », qui diffère de l’acceptation (La Soft- idéologie, François-Bernard Huyghe et Pierre Barbès. R. Laffont 1987)
Le « négatif », l’opposition, (et donc la contestation, la révolte, l’opposition, la résistance…) sont des notions dévalorisées au profit de signes « positifs » (« être pour », « accepter », « consentir »).
Partant de là, la notion de « respect » et l’usage de ce vocable est vidé de la distanciation autorisant la critique ; distanciation à laquelle se substitue la contemplation acritique.
Dans cette nouvelle optique, si je « respecte » l’idée d’autrui cela prend une autre définition : je constate qu’il a ces idées, je ne doit rien faire contre et accepter cela tel quel, je ne peux le critiquer sans prendre moi-même le risque d’être qualifié d’agresseur, de sectaire ou d’intolérant par… des « intégristes » ou « radicaux » de tous bords qui eux-mêmes ne laissent aucune place au doute et à l’altérité, mais qui ont parfaitement saisi l’intérêt que pouvaient représenter pour eux les scripts de la soft idéologie !
Par ailleurs, cette contemplation acritique opérée par la pensée plate découle également d’une conception étriquée et simpliste (« a-socialisée ») de la liberté qui place l’individu seul au sein de son environnement humain, seul pour faire ses choix. Il n’y a plus ou presque plus de notion d’influence du milieu. C’est que le Sujet n’est plus un être social, c’est une entité « hypermoderne », un acteur dit « libre et indépendant », gérant ses relations en réseau, faisant « ce qu’il veut », « libre » de consentir à rien ou à tout. Par conséquent, personne ne doit plus « juger » ou porter des « jugements de valeur » sur personne…
Mais ce n’est pas tout. Ce premier processus d’aplatissement, qui se lit très facilement au travers de la soft-idéologie, se couple avec un second processus : celui du clivage.
Non seulement la « pensée » est aplatie, mais chaque segment unidimensionnel est clivé.
En d’autres termes, les différents champs de débats, originellement complexes et pluridimensionnels (s’articulant entre les niveaux socio-historiques, symboliques, imaginaires, économiques, politiques, individuels, etc.) sont découpés en autant de surfaces planes, elles-mêmes simplifiées et équipées d’une frontière factice séparant « deux camps » bien distincts et définis comme antagonistes.
Ce faisant, le processus de clivage – qui n’est pas nouveau en politique, loin de là ! – renforce, au gré de ces pans de débats tronqués et déformés, les tendances à la caricaturisation et à la radicalisation des positions.
Ainsi, vous devez choisir entre une version intégriste de la laïcité et républicaine / jacobine ou le « communautarisme » piétinant les conditions d’existence du pacte d’équilibre de la laïcité ; ou encore, dans un débat toujours ultra-simplifié et plaqué, vous « devez » choisir entre être féministe ou désigner la religion musulmane comme « la pire des religions »…
En définitive, le clivage (celui de l’objet en l’occurrence) bloque le chemin d’accès à l’altérité qui signe l’existence d’une pensée libre.

Formulons maintenant une troisième proposition : nos droits et nos libertés sont prioritaires !

Cela devrait nous sembler évident, mais cela ne l’est pas…
Comme nous l’avons dit, il est urgent d’échapper aux débats stériles, préformatés, pré-programmés, pré-schématisés et focalisés sur « l’islam », ou « l’identité nationale » !
Fabriqués par les médias, les élites, les manipulateurs de toute obédience, ces débats ont déjà échappé aux simples citoyens que nous sommes, avant même qu’ils ne soient lancés !
Oui, nous devons nous hâter pour substituer à ces polémiques malsaines un véritable débat sur la laïcité et ce que signifie concrètement la liberté de culte, en même temps que nous devons nous atteler à ce chantier qu’est la refondation d’une critique athéiste…
Simultanément, nous devons rejeter et condamner sans aucune hésitation les lectures simplistes et/ou mensongères des religions en générale et de l’Islam en particulier, parce que les inexactitudes, fortuites ou volontaires, ne peuvent être que contre-productives et nous précipiter dans l’abîme des affrontements inter-obscurantistes (cf ce qui se passe actuellement aux Etats-Unis avec l’appel du « pasteur » fasciste Terry Jones à « brûler le Coran » chaque 11 septembre !).
L’opposition aux mariages forcés, la lapidation en cas d’adultère ou au port du voile intégral s’inscrit bien entendu dans le combat global contre la guerre faite aux femmes. Mais il n’y a pas, dans cette opposition, de condamnation spécifique de l’Islam, et cela pour une simple et bonne raison : le Coran, dans le texte, n’impose en rien le port du voile intégral et stipule clairement la nullité des mariages forcés. Concernant la « lapidation », Mahmoud Azab, spécialiste et professeur titulaire d’islamologie à Paris (Institut National des Langues et Civilisations Orientales), précise que la lapidation, issue de la loi de Moïse – et contestée d’abord par le Christ - , n’est aucunement légitimée ou encouragée par les versets coraniques. C’est un adith, dont l’authenticité historique a toujours été suspecte, qui permet à certains intégristes de soutenir néanmoins cette pratique.
Ainsi, si nous accusons, toujours et encore de notre point de vue, la Religion d’avoir joué et de jouer encore un rôle majeur dans la domination masculine (entre autres choses), aucune des trois grandes religions monothéistes n’est plus « rétrograde » que l’autre !
Une fois ces précisions faites, ce sont les combats concrets pour nos droits sociaux et politiques qui demeurent la première priorité.
En effet, quelles que soient les proclamations des différentes obédiences religieuses, et par delà les exégèses des textes sacrés (bien souvent en décalage avec les pratiques et idéologies réelles), ce qui compte ce sont les positionnements et attitudes vis-à-vis des droits politiques, économique et sociaux.
En un mot : portons nos revendications, dynamisons nos combats, au lieu d’être continuellementen position défensive. C’est lorsque les mouvements confessionnels seront obligés, à leur tour, de réagir à ces luttes que leur nature deviendra bien plus lisible ! C’est lorsque l’initiative aura changée de camp que les débats en seront clarifiés !
Ainsi, les actions et thématiques qui devraient retenir notre attention, et nous mobiliser, sont celles relatives à la lutte contre toutes les formes prises par la domination masculine et contre les multiples expressions des discriminations, qu’il s’agisse du racisme, du sexisme, de l’homophobie…
Citons quelques « items » parmi bien d’autres.
Faut-il rappeler qu’aujourd’hui, ici et maintenant, le droit à l’avortement est menacé et restreint dans les faits. Tout simplement par les fermetures successives des centres d’IVG ou l’usage, par des médecins catholiques, de leur « droit d’objection à la pratique de l’IVG » (reconnu légalement) ! Selon le Planning familial, pas moins de 5000 femmes seraient contraintes, chaque année, d’aller à l’étranger pour pratiquer une IVG.
Concernant la contraception, la principale difficulté semble être le déficit d’information sur les méthodes. Cette information pourtant indispensable demeure largement insuffisante dans les établissements scolaires. Les enseignants restent peu investis sur la question, incapables, la plupart du temps d’orienter les élèves vers les structures adéquates. Pire, dans l’immense majorité des lycées et collèges, il n’y a qu’une malheureuse permanence médicale, avec, au mieux une seule infirmière pour des centaines d’élèves. Si vous rajoutez à cela le fait qu’il n’y a, en général, que deux heures par an consacrées à « l’éducation sexuelle » au lycée, n’est-il pas évident que cela mérite, bien plus que les autres sujets traités par les médias, un grand « débat de société » ?
Evoquons ensuite les luttes contre l’homophobie. Oui, bien sûr, il y a la « gay pride » qui fait partie maintenant du « paysage »… Les discours dominants tendent à nous faire croire que, finalement, il n’y aurait plus de combat à mener sur ce sujet… Mais de la tolérance envers les gays et lesbiens à la banalisation (au droit à l’indifférence), il y a un pas que notre société est encore loin d’avoir franchi. Y compris dans les milieux « psy », l’homosexualité est encore largement considérée comme une déviance, une anormalité, une perversion, en regard de la sexualité majoritaire et « normale » qu’est l’hétérosexualité. S’il n’existe pas de comptabilisation officielle des agressions homophobes, les rapports annuels publiés par l’association SOS homophobie font apparaître une nette progression du nombre de ces violences. Les discriminations de type homophobes se traduisent également par des sanctions économiques : selon une étude réalisée par le Centre d’Etudes des Politiques Economiques de l’université d’Evry, les gays gagneraient en moyenne 6,5% de moins dans le privé que les hétérosexuels, à responsabilité et à qualification comparable, et 5,5 % de moins dans le public…
Nous pourrions aussi développer les sujets portant sur les écarts de rémunération entre femmes et hommes (qui se chiffre encore à environ 20 % selon les études), le partage des tâches domestiques, les violences physiques, maltraitances et viols, les pressions subies lors de l’orientation scolaire, etc. etc.
Les sujets ne manquent pas.
C’est chaque fois que nous réussirons à bloquer des contre-réformes ou à faire progresser les droits des individus à disposer librement de leur corps, que nous contribuerons à faire reculer et à affaiblir les « folies » religieuses.

RD (le Space Cowboy) - 2010

[Social] Contre la casse des droits, grève aux Massues le 16 mai !

Les Massues sont un ESPIC, c'est à dire un Établissement de Santé Privé à Caractère Collectif. Il a le même droit de grève que celui de la Fonction Publique Hospitalière. Voici le tract appelant à la grève cet établissement qui se trouve dans le 5ème arrondissement de Lyon, signé par deux organisations syndicales, CNT et Sud.


[Lyon] Régularisation des sans-papiers : mobilisation les 16 et 25 mai !




[Communiqué] Le Forum Gay et Lesbien de Lyon dénonce la dégradation homophobe de son local

"Les groupuscules d'Extrême-Droite ont marqué à leur manière l'Armistice du 8 mai 1945 qui commémorait la défaite de l'idéologie nazie : en effet, ce 8 mai le local du Forum Gay et Lesbien de Lyon (FGL Lyon) a été taggué par l'un de ces groupuscules, les lâches auteurs de cet acte pitoyable ayant signé du nom de leur mouvement leur délit.

Le Forum Gay et Lesbien de Lyon dénonce cet acte. Il a décidé de porter plainte et demandera que le caractère homophobe de ce délit soit retenu. Si aucune insulte homophobe n'a été directement tagguée, le geste même de détériorer ainsi un local associatif lgbt, par un mouvement d'Extrême-Droite qui a participé à toutes les manifestations contre l'égalité des droits et le droit au mariage des couples homosexuels, ce geste même perpétré par un mouvement d'Extrême-Droite qui appelle à « casser du pédé » à l'occasion des marches des Fiertés de ce printemps, le geste même relève de l'homophobie.

Cet acte montre encore la détérioration du climat pour les lesbiennes, gais, bis et trans, due à la campagne haineuse portée par Virginie TELLENNE, dite « Frigide Barjot ». Avec sa campagne contre l'égalité des droits, Mme TELLENNE a légitimé pour les extrémistes leur haine homophobe ; l'Extrême-Droite s'est vue ainsi autorisée à exprimer ouvertement, fortement et violemment sa diarrhée verbale discriminante. Cette dégradation du local du Forum Gay et Lesbien de Lyon s'inscrit dans la triste série de ces dernières semaines, qui ont vu les attaques de locaux et les agressions violentes de personnes lgbts se multiplier. La « Manif pour tous » a ouvert en grand les vannes de la haine homophobe.
Le Forum Gay et Lesbien de Lyon répondra... à cette détérioration de son local et à cette violence homophobe par la voie de la Justice républicaine, et en continuant à rester ouvert, à être un espace d'ouverture et de respect, porteur d'un projet de société humaniste, autour de la liberté et de l'égalité. Le droit au mariage pour les couples d'homosexuels fait partie de ce projet de liberté et d'égalité. Ceux qui s'y opposent ne font que mener un combat d'arrière-garde et révéler leur projet de société, perdu dans les limbes de la haine et du rejet de l'autre."
FGL

Le GUD (Groupe Union Défense) est... un mouvement qui regroupe des étudiants nationalistes contre-révolutionnaires, fondé en 1968 en réaction aux manifestations étudiantes. Leur programme se résume à privilégier les français dans l’attribution des bourses étudiantes, à faire une sélection à l’entrée des universités pour les réserver à une « élite » et à glorifier le patriotisme en leur sein. Leur volonté est de contrer les syndicats étudiants « de quelque manière que ce soit ».
Le GUD avait perdu de son activité dans les années 2000 mais les messages envoyés du plus haut de l’Etat dans le précédent quinquennat ont donné du crédit à cette idéologie et légitimé leurs porteurs. C’est ainsi qu’une section du GUD s’est constituée à Lyon en 2011, illustrant une nouvelle fois le qualificatif de « laboratoire de l’extrême-droite » qui colle à Lyon depuis quelques années.
Dernièrement, le GUD et divers mouvements ont instrumentalisé les manifestations contre le mariage pour tous et paradé dans les rues. Leurs rassemblements se transforment généralement en expéditions sanglantes, dans le but d’agresser les passants selon leur apparence, et d’attaquer les locaux identifiés comme des lieux appréciés par celles et ceux qui alertent sur le danger qu’ils représentent. De leur point de vue, l’utilisation de la violence est légitime.
Collectif de Vigilance 69

mercredi 8 mai 2013

Editorial du Monde Libertaire # 1705 du 9 au 15 Mai 2013

Dans un article intitulé « Le cri du grillepain », Jérôme Porquet (Canard
enchaîné du 19 septembre 2012) brocardait une société où «les multiples
objets manufacturés (surtout en Chine) dont nous ne pouvons plus nous
passer sont délibérément conçus pour ne pas durer». « C’est étudié pour»,
ajoutait-t-il, citant Fernand Raynaud, un humoriste obsolète du XXe
siècle. Porquet concluait en rappelant que «les gadgets jetables menaient
à un monde jetable, qu’acheter de la camelote, c’était transformer ce
monde en camelote».

On en convient: quoi de plus paradoxal, inquiétant, nuisible et
dispendieux que la gabegie écologique et économique de cette «obsolescence
programmée». Quelques trop rares analystes s’en inquiètent – comme le
compagnon Jean-Pierre Tertrais dans ce présent numéro – tandis que les
partisans du néolibéralisme ambiant en défendent sournoisement le principe
sous prétexte qu’elle favorise la croissance. Croâssance qui – comme
chacun est prié de le savoir – serait nécessaire au bonheur
consuméro-capitaliste sur terre.

Benoît Hamon était interpellé ce 2 mai par un auditeur du 7/9 de France
Inter s’étonnant de sa reculade devant la demande des Verts de légiférer
pour condamner la pratique de l’usure programmée. Habilement, le ministre
délégué à l’Économie sociale et solidaire et à la Consommation, a botté en
touche. Son gouvernement – contrairement aux allégations de l’auditeur –
n’avait en rien renoncé. Il n’allait pas tarder à envisager de pondre une
loi garantissant aux acheteurs d’un produit ou d’une machine un temps
pendant lequel le constructeur dudit produit sera tenu de mettre à
disposition, contre espèces sonnantes bien sûr, les pièces nécessaires au
rafistolage de son ratatine ordure ou de sa Clio.

Oubliant de rappeler les marges affriolantes pratiquées par les
constructeurs sur la moindre pièce détachée, Hamon insinuait benoîtement
que l’usure programmée, à bien y réfléchir, n’était pas si nuisible que ça
; elle favorisait la création et l’essor d’entreprises de réparation – non
délocalisables par dessus le marché – générant ainsi de la relance. Ô
Tartuffe: voilà comment dans ce monde merveilleux de titatas et de
chiffres carambouillés, tombent les faux nez et se retournent les
réalités.

Il est cependant des obsolescences programmées que les anarchistes
appellent de leurs actions et de leurs voeux: celles de la langue de bois,
des dieux et des malades de leur foi, des mandats politiques si peu
représentatifs, de la professionnalisation du politique, des cupides et
égoïstes appétits de pouvoir qui déflorent tous les groupes humains, de la
main invisible du marché, de la meurtrière théologie du capitalisme… On en
passe et des meilleures.

jeudi 2 mai 2013

[Lecture] "Vous n'êtes que des poires !" - Zo d'Axa


Bon, ben j’vais vous parler d’actualité grâce à ce petit bouquin découvert dans « ma » petite librairie de Villeurbanne (« Lettres à croquer » ; publicité gratuite…).
Y’a longtemps que je n’ai pas parlé d’actualité. La rubrique « La vie comme elle va », sur lignesenstock, est en panne. Je ne trouve plus guère de lignes à écrire pour l’instant. L’actualité politique tourne en rond à force de tourner à droite. La sortie de route se rapproche. Pour faire quoi ? Je n’en ai aucune idée.

Extrait p. 46 (La Feuille n° 11 ; 3 mai 1898):
« … …
On vous trompe, bons électeurs, on vous berne, on vous flagorne quand on vous dit que vous êtes beaux, que vous êtes la justice, le droit, la souveraineté nationale, le peuple-roi, des hommes libres. On cueille vos votes, et c’est tout. Vous n’êtes que des fruits… des Poires.
… …

On vous parle de patriotisme, de patrimoine sacré – à vous qui ne possédez rien.

… … »

Vous voyez que c’est actuel…

Extrait p. 51 (La Feuille n° 12 ; 19 mai 1898) :

«  … …

Monsieur Un Tel les représentera. Il les représentera d’autant mieux qu’il ne représente aucune idée. Et ça ira ! On fera des lois, on balancera des budgets. Les lois seront des chaînes de plus ; les budgets, des impôts nouveaux…

… … »

 Toute ressemblance avec…

Un p’tit dernier, p. 55 (La Feuille n° 12 ; 19 mai 1898) :

« … …

Additionnez les bulletins blancs et comptez les bulletins nuls, ajoutez-y les abstentions, voix et silences qui normalement se réunissent pour signifier ou le dégoût ou le mépris, un peu de statistique s’il vous plaît, et vous constaterez facilement que, dans toutes les circonscriptions, le monsieur proclamé frauduleusement député n’a pas le quart des suffrages.

… … »

La démocratie est le pire des régimes à l’exclusion de tous les autres, disait Churchill. Zo d’Axa, anarchiste, pamphlétaire à la fin du XIXème siècle, le dit à sa façon.
         Ses textes sont bigrement actuels. Ce petit bouquin nous le rappelle. Tout change et rien ne change ? Je ne sais pas. Parcourez ces quelques lignes, et vous aurez une autre idée sur « le changement, c’est maintenant ».
Dommage que les textes de Zo d’Axa soient encadrés trop longuement, et surtout beaucoup trop sérieusement, par des articles qui n’apportent pas grand-chose. J’aurais préféré lire plus de lignes de Zo d’Axa. Mais personne n’est parfait. Ni Bernard Langlois, ni Hubert Prolongeau.
Ni Zo d’Axa.
Et surtout pas nous autres, toujours bonnes Poires, 115 ans plus tard…

Jean-Michel Lacroûte
http://lignesenstock.blogspot.fr

Pour Zo d'Axa, un seul candidat: l'âne...