La rentrée sera-t-elle chaude en France ? On est plutôt dans le tiède ; la
même question ne se pose pas pour la Syrie. Là-bas, c’est brûlant. Tant
qu’il n’était fait usage que d’armes conventionnelles, les consciences
occidentales se sont accommodées de la situation, mais si l’emploi d’armes
chimiques par le régime de Bachar al-Assad contre sa population s’avère
exact (en ces temps de manipulation de l’image, le doute est toujours
permis), le risque d’intervention militaire des Occidentaux va se
préciser.
Sans les Britanniques (pour leur parlement c’est « no » au Premier
ministre, Cameron), probablement avec les États-Unis (quand leur congrès
aura approuvé la décision du président, Obama) et sûrement avec la France
de François Hollande, encore ébloui de ses succès militaires au Mali et
promu provisoirement « gendarme du monde » avant l’entrée en action des
forces étasuniennes.
Et, une nouvelle fois (comme en Irak, Libye, Égypte), se pose le dilemme :
aider à abattre un dictateur sanguinaire ou ne rien faire qui puisse
favoriser l’arrivée au pouvoir d’une coalition dont une des composantes se
réclame d’un islamisme radical ? Qui va-t-on aider réellement dans cette
coalition des rebelles ? Dans quelle union sacrée veut-on encore nous
entraîner ? Et si l’on se réjouira tous de ce que l’infâme Al-Assad
dégage, il est probable que son remplaçant nous fasse rire jaune.
Et, au milieu, c’est toujours le peuple syrien qui en prendra plein le
buffet. Pendant ce temps, les images de combats inondent nos écrans TV
occultant ainsi tous nos « petits » problèmes hexagonaux : chômage,
précarité, remise en cause ininterrompue des acquis sociaux, du Code du
travail, du système de retraite… N’oublions pas : ici comme ailleurs,
aujourd’hui comme de tout temps, les bruits de bottes ont toujours servi à
escamoter le problème social.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.