mercredi 19 juin 2013

Editorial du Monde Libertaire # 1711 du 20 au 27 juin 2013

On dit souvent, y compris dans nos colonnes, que le mouvement social se
trouve actuellement dans une phase d’atonie profonde qui permet aux
gouvernements successifs et aux patrons de nous en mettre plein le buffet.
Et c’est vrai. Pourtant, les luttes sont là. Un peu partout. Du monde du
travail aux problèmes de logement, les pauvres se mobilisent pour
améliorer le quotidien, tout en se questionnant, parfois, sur les
possibles d’un lendemain meilleur.

L’actualité de ces derniers jours en témoigne d’ailleurs largement:
débrayage à Michelin, grève massive des aiguilleurs du ciel contre la
privatisation de leur activité, grève aussi chez les cheminots, occupation
de Virgin par ses salariés, etc. Les travailleurs ne sont donc pas
amorphes, mais la réalité du capitalisme et l’état de la syndicalisation
nous obligent aujourd’hui à nous replier sur des luttes pragmatiques pour
défendre notre gagne-pain.

Ce qui nous manque, en fait, ce sont des revendications globales,
dépassant le cadre, au demeurant inévitable, du corporatisme. Gageons que
ce que nous prépare le gouvernement sur les retraites pour la rentrée de
septembre nous donne des billes pour rassembler tous ceux qui,
aujourd’hui, affrontent le capital en face.

Et, dans ce merdier, les anarchistes ont un rôle à jouer, comme n’importe
quel autre acteur du mouvement social, pour ne pas laisser notre avenir
aux mains des politiciens de tous poils. À nous, donc, de prendre nos
responsabilités et de travailler, au-delà des appels incantatoires, à
l’élaboration de revendications communes susceptibles de fédérer les
révoltés et de faire émerger chez les plus frileux le sens de
l’engagement.

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